Comment participer à la gestion de l’eau !

Les épisodes de sécheresse que nous subissons fréquemment mettent en exergue la valeur incommensurable de l’eau. Or, pour une bonne part des usages, l’eau de pluie suffirait plutôt que de recourir à l’eau potable. Collecter l’eau de pluie apparaît judicieux pour préserver l’environnement, en même temps que réaliser des économies. Voici les deux systèmes que vous pouvez installer chez vous pour participer à la gestion de l’eau.

Quel usage pour votre eau de pluie ?

En fonction de l’espace dont vous disposez et de la configuration de votre maison, vous avez le choix entre deux types de récupérateurs d’eau de pluie greffés aux chéneaux de votre toiture :

  1. la tonne à eau en surface, pour les petites consommations ;
  2. la citerne enterrée pour une utilisation plus intense, notamment pour l’alimentation des toilettes.

1 — La tonne à eau externe

Le récupérateur d’eau que vous placez en surface peut contenir de quelques dizaines de litres d’eau à 1 000 litres. Il vous sert pour un usage restreint : arrosage des fleurs du jardin et de la maison, alimentation d’un petit potager, eau pour les animaux domestiques ou sauvages (oiseaux, abeilles et autres petits mammifères de passage), etc.

La tonne à eau est simple et rapide à installer. Vous positionnez votre collecteur à proximité d’une gouttière et le reliez à votre chéneau par un système fourni avec la tonne. N’oubliez pas de placer une crapaudine dans la gouttière pour filtrer les débris du toit.

Votre tonne est prête à l’emploi, il vous reste à tourner le robinet en bas de la cuve pour remplir votre arrosoir ou votre seau.

2 — La citerne enterrée

Si vous en avez la place, la solution la plus intéressante pour vous comme pour l’environnement est de creuser une fosse pour y installer une cuve. Les travaux sont plus complexes, mais vous réalisez ensuite des économies conséquentes. L’eau vous servira comme celle de la tonne pour l’arrosage des plantes, mais vous pourrez en prime relier votre citerne à votre maison pour alimenter vos toilettes. Cette eau peut également remplir d’autres fonctions : laver vos véhicules, nettoyer les sols, alimenter le lave-linge, etc.

L’intérêt d’une citerne

Utiliser l’eau de pluie pour les toilettes ou le lavage des sols vous permet de réaliser des économies conséquentes sur votre facture. Du point de vue de l’environnement, il apparaît évident qu’il n’est pas nécessaire de se servir dans les réserves d’une eau qui a coûté en énergie pour son traitement en eau potable. Par ailleurs, vous préservez les nappes phréatiques qui sont trop souvent asséchées. Enfin, vous disposez d’une eau peu calcaire et peu minéralisée, ce que les canalisations apprécient tout particulièrement.

La réglementation des citernes d’eau de pluie

Récupérer l’eau pluviale pour les toilettes et autres usages domestiques est autorisé, mais encadré par l’arrêté du 21 août 2008. Celui-ci stipule notamment que vous devez :

  • établir une déclaration en mairie concernant le rejet de l’eau de pluie dans le réseau d’assainissement collectif ;
  • installer un compteur d’eau ;
  • prévenir tout risque de contamination du réseau d’eau potable ;
  • garantir un accès pour vidanger la cuve ;
  • filtrer l’eau ;
  • intégrer un trop-plein avec un clapet anti-retour garantissant que les réseaux d’eau potable et de pluie ne se mélangent pas ;
  • ne pas utiliser de produit antigel ;
  • réaliser un entretien régulier de l’installation en renseignant un carnet sanitaire

Les considérations techniques

Installer une citerne demande une étude approfondie. Commencez par évaluer la quantité d’eau dont vous aurez besoin, afin de déterminer le volume nécessaire pour votre cuve. Une chasse d’eau représente un peu plus de 5 litres en moyenne, multipliez par le nombre de fois où chaque occupant de la maison la tire. Ajoutez ensuite les autres usages potentiels : alimentation du nettoyeur à haute pression pour les nettoyages divers, lavage des véhicules, arrosage potager, etc.

Il faut ensuite vous interroger sur la composition de la citerne enterrée, polyéthylène ou béton, et déterminer le lieu où l’enterrer. Elle se situe idéalement près de la descente de gouttière à raccorder au dispositif et au plus près des toilettes.

En plus de la cuve, le dispositif à acquérir contient :

  • la pompe ;
  • les filtres au niveau de la descente de gouttière, c’est-à-dire la crapaudine pour retenir les feuilles mortes ;
  • les filtres avant et après la cuve, souvent en nylon ;
  • le collecteur raccordant la gouttière à la cuve ;
  • le trop-plein ;
  • le clapet anti-retour ;
  • un robinet flotteur pour le réservoir des toilettes ;
  • le compteur d’eau supplémentaire ;
  • les canalisations et autres flexibles d’alimentation nécessaires aux raccords des différents appareils.

Il apparaît indispensable aujourd’hui de vous munir d’un récupérateur d’eau pour préserver l’environnement. En cas de sécheresse, vous pourrez notamment continuer à arroser votre jardin et votre potager, alors qu’en l’absence de ce dispositif, vous risquez une forte amende. Si vous faites construire votre maison, prévoyez dès l’origine une citerne enterrée qui vous permettra d’économiser sur la consommation des toilettes.