Les modes de chauffage d’hier, d’aujourd’hui et ceux de demain 

Les modes de chauffage d’hier, d’aujourd’hui et ceux de demain

Le premier mode de chauffage a été mis au point il y a environ 1 million d’années. Bien avant le panneau solaire thermique ou la pompe à chaleur géothermique, il y avait… le feu de camp. Tout simplement. Trop simplement, peut-être : au fil des siècles, des millénaires, les scientifiques hominidés ont rivalisé d’ingéniosité pour profiter d’un confort thermique au sein de leur foyer, de manière plus sophistiquée et sécurisée.

Le mot foyer n’a rien d’anodin, d’ailleurs : il désigne, étymologiquement, l’endroit où se trouve le feu, l’âtre ; et donc l’âme d’une maison. Car oui, le système de chauffage tient une place essentielle dans une habitation. Non seulement il contribue au bien-être des occupants mais il reflète également, à un niveau sociologique, l’évolution des technologies, des pratiques sociales et des préoccupations environnementales à travers les âges.

Voici notre dossier complet sur la question, en commençant par une petite contextualisation.

Le mode de chauffage, cette balise temporelle

Le mode de chauffage apparaît comme une vraie boussole, douillette et emblématique, qui donne à observer les capacités adaptationnelles de l’humanité face à son environnement. Surtout face aux défis qui se présentent à lui. Mais nous ne sommes pas sur un blog d’histoire ; c’est donc en tant qu’agence immobilière que nous abordons ce sujet essentiel.

Certes, il aurait été passionnant de décrire le foyer ouvert (première vraie innovation après le feu de camp) ou la cheminée médiévale. Cela dit, on s’éloignerait un peu trop des préoccupations actuelles. Notre parcours va se focaliser sur les dispositifs de chauffage des XXe (à partir des années 1970) et XXIe siècle.

Comme dans bien d’autres domaines, on a pu assister à un essor important sur le plan technique. À une multiplication des possibilités. Petit à petit, les chercheurs sont parvenus à concilier efficacité, ergonomie… et écologie.

Ce progrès place les propriétaires français face à des problématiques d’envergure. Notamment celles liées à la rénovation énergétique.

Entre sanctions potentielles et aides financières, il faut trouver ses repères. Se demander ce qui pourrait freiner ou, au contraire, attirer des acquéreurs lors d’une vente. Sachant que dans le cas des passoires thermiques (les bâtiments qui consomment beaucoup trop d’énergies proportionnellement aux besoins réels), des difficultés se présentent aussi dans le domaine de la location.

Approfondissons cette thématique selon une approche méthodique et chronologique.

Le chauffage au charbon et au fioul : les deux vétérans du confort thermique moderne

Dans les années 1970, on considérait le chauffage au charbon comme le must du genre. Il ravissait par sa grande efficacité et sa belle accessibilité. Il permettait d’obtenir un confort thermique suffisant tout en ménageant son budget. On en profitait via les poêles individuels, combinés aux chaudières centrales ; ces dernières servant du fameux matériau noir comme combustible.

Seulement voilà : la combustion du charbon libère d’importantes quantités de polluants. Parmi eux, le dioxyde de soufre, certains oxydes d’azote et des particules fines. De quoi impacter la qualité de l’air et entraîne des problèmes de santé publique. Sans oublier la dimension écologique : pendant le processus, une quantité très importante de gaz à effet de serre se libère.

Au fil des décennies, cette solution de chauffage a fait l’objet de critiques multiples. Il semblait impossible d’en interdire l’utilisation du jour au lendemain ; toutefois l’idée de s’en distancer a commencé à germer. C’est le 1er juillet 2022 que la France a pris un véritable virage législatif : à partir de cette date-là, l’installation d’une chaudière au charbon est frappée d’interdiction. Bien qu’il existe des exceptions et des nuances, on assiste donc à « l’extinction » de ce système.

La chaudière au fioul connaît un sort similaire. Son combustible, le fioul donc, s’est révélé tout aussi polluant. De même, et à l’instar du charbon, il ne permet pas de répondre aux exigences du développement durable. Les deux ressources sont dites non-renouvelables ; leur extraction et leur emploi mènent à l’épuisement du grenier géologique naturel.

Renoncer au fioul et au charbon, c’est protéger la valeur de son bien immobilier

Se pencher sur l’histoire du chauffage, c’est observer une prise de conscience progressive. Ce qui semblait correspondre à une opportunité exceptionnelle… révèle peu à peu ses limites. Voire ses dangers.

De nos jours, une installation thermique (souvent utile à obtenir de l’eau chaude sanitaire par la même occasion) doit s’aligner avec les objectifs verts. Dans le cas contraire, la vente de son bien immobilier se heurtera à de nombreuses difficultés.

Nous n’approfondirons pas ce dossier, car il faudrait lui consacrer un billet entier. Toujours est-il qu’au vu des normes actuelles, le fioul et le charbon ne permettent pas d’atteindre la performance énergétique requise.

Chaudières à fioul et à charbon : ce qu’il faut retenir en un clin d’œil

  • Sur le plan technique, les chaudières à fioul et à charbon permettent de se chauffer efficacement, à moindre coût.
  • Malheureusement, les conséquences sur le plan écologique sont importantes, que ce soit au niveau de la gestion des ressources ou de la pollution.
  • Ces deux modes de chauffage sont donc en voie d’extinction.

La chaudière électrique : une solution de chauffage efficace, mais qui a ses limites

Fondamentalement, le chauffage électrique suppose moins de pollution que les systèmes de chauffage fonctionnant au fioul ou au charbon. C’est d’ailleurs devenu une alternative intéressante dans les années 1970 et 1980, quand les premiers signes de défiance envers les deux énergies fossiles se sont manifestés.

À la clé, une diffusion de la chaleur plus homogène, mais aussi une obtention plus rapide du précieux confort thermique désiré.

Toutefois, il ne s’agit pas de la solution idéale. D’abord parce qu’elle laisse redouter des factures d’électricité élevées. Ensuite car son impact écologique dépend étroitement de la manière dont l’énergie est produite en amont. On peut parler d’une petite évolution, d’un pas en avant, mais sans toujours atteindre un équilibre satisfaisant entre efficacité, propreté et coûts d’utilisation.

Au moment d’une transaction immobilière, la présence de ce mode de chauffage se révèle beaucoup moins problématique que dans le cas précédent. La différence va, en principe, se loger dans l’ancienneté de la chaudière électrique. Les modèles plus récents, par définition, répondent mieux aux enjeux environnementaux.

Dans un registre similaire (et souvent conjugué !), les radiateurs à baisse température ont davantage leur place dans le paysage technologique actuel que leurs équivalents classiques.

Profitons de cette remarque pour souligner un point intéressant. Si l’on excepte les chaudières à fioul et à charbon, condamnées à devenir des pièces de musée, les modes de chauffage peuvent être plus ou moins performant énergétiquement et abordables économiquement en fonction de leur sophistication et de leur ancienneté. Cela vous orientera, mécaniquement, sur la nécessité (ou non) de remplacer le mode de chauffage avant une vente, ou dans l’optique de rénover votre logement.

Chaudière électrique : ce qu’il faut retenir en un clin d’œil

  • La chaudière électrique permet de se réchauffer rapidement, et provoque moins d’inégalités dans la distribution de la chaleur à travers une pièce.
  • Selon les modes de production en amont, son empreinte carbone varie.
  • En fonction de « l’âge » du dispositif, les performances énergétiques et le prix de la facture sont susceptibles de varier.

La chaudière à gaz : un mode de chauffage entre deux feux

La chaudière à gaz compte parmi les systèmes de chauffage couramment utilisés et appréciés dans de nombreux foyers français. Bien que la répartition de la chaleur ne soit pas aussi uniforme qu’avec une itération électrique, on peut tout de même relever (avec quelques bémols, nous le verrons plus bas) une efficacité énergétique satisfaisante et une facilité d’utilisation au quotidien, nécessitant un moindre entretien.

Au moment de la combustion, le dégagement des gaz polluants se révèle beaucoup plus modeste que dans le cadre d’une chaudière fioul, par exemple.

Qui plus est, les chaudières à gaz modernes, plus précisément les modèles dits « à condensation » récupèrent la chaleur des gaz d’échappement (ceux qui sont évacués par les conduits, donc), ce qui mène à réduire la consommation de gaz et les émissions de dioxyde de carbone.

Sur le plan pécunier, les frais mensuels sont en principe plus abordables que dans le cadre d’une chaudière électrique. Prudence, toutefois, à ne pas tirer de conclusions hâtives. La guerre en Ukraine, pour ne citer qu’un exemple, a entraîné un mouvement de panique sur les marchés. Les sanctions imposées à la Russie ont bouleversé le jeu de l’offre et de la demande. Plusieurs entreprises et foyers ont vu le montant de leur facture grimper considérablement.

D’une certaine manière, on peut dire que la chaudière gaz est une solution médiane. Elle n’a pas les caractéristiques novatrices d’une pompe à chaleur, mais affiche tout de même des qualités intéressantes. Le fait qu’elle fonctionne grâce à des ressources non-renouvelable et qu’elle reste tout de même à l’origine d’une certaine pollution contribuent toutefois, et progressivement, au déclin de sa popularité.

Sur le marché de l’immobilier, elle n’est pas rédhibitoire, mais nous vous recommandons d’envisager un nouveau mode de chauffage si vous en avez les moyens ; il n’est pas exclu que celui-ci devienne désuet d’ici la fin de la décennie.

 Chaudière gaz : ce qu’il faut retenir en un clin d’œil

  • La chaudière gaz permet de se chauffer (hors conjonctures exceptionnelles) à moindre coût et facilement.
  • L’obtention du confort thermique est moins rapide et homogène qu’avec une alternative électrique.
  • La chaudière à condensation apparaît comme la variante la plus propre à ce jour.
  • Ce mode de chauffage devrait perdre en représentativité dans la deuxième moitié des années 2020, au profit d’autres systèmes.

La pompe à chaleur, ou la grande vedette de la décennie 2020

La pompe à chaleur faisait déjà parler d’elle au XXe siècle, mais c’est la transition énergétique qui l’a véritablement placée sur le devant de la scène.

Et pour cause : son fonctionnement combine des avantages multiples.

  • Au niveau écologique, elle ne mobilise aucune énergie non renouvelable. Ses capteurs permettent de « récupérer » les calories contenues dans l’air (pour la PAC air/eau ou air/air) Ces dernières, par un jeu de compression et de détente d’un fluide réfrigérant, sont transformées en chaleur. Dans le cas d’une PAC géothermique, ce sont les calories présentes dans le sol ou dans l’eau souterraine qui sont extraites.

On ne saurait parler d’une installation « zéro émission » puisqu’elle a besoin d’électricité pour fonctionner ; à moins de la coupler à un panneau solaire photovoltaïque. Toutefois, la consommation énergétique reste bien inférieure à celle d’une chaudière électrique ou d’une chaudière gaz.

  • Cela se ressent au moment du décompte. Certains propriétaires décident de franchir le pas en sachant que l’investissement initial permet d’apprécier des économies sur le moyen et long terme.
  • Pour finir, le confort thermique apporté est indéniable. Les PAC fournissent une chaleur douce et constante, améliorant le quotidien des habitants tout en maintenant une température stable. Mieux encore : la déclinaison air/air se dote de propriétés réversibles. Autrement dit, elle laisse envisager le rafraîchissement des espaces (climatisation) pendant les mois les plus chauds, offrant ainsi une solution tout-en-un, gage d’un bien-être saison après saison.

La pompe à chaleur : un (très) bon point pour la valeur d’un bien immobilier

Si la maison ou l’immeuble que vous souhaitez mettre en vente accueille déjà une PAC (et qu’elle est toujours fonctionnelle, évidemment), vous ajoutez une belle pièce à votre dossier.

En effet, la pompe à chaleur fait partie des gages d’écoresponsabilité. C’est pourquoi de nombreuses subventions et aides financières existent à son acquisition. Les gouvernements européens, chacun à leur manière, encouragent la mise en place de ces modes de chauffage nouvelle génération.

Pompe à chaleur : ce qu’il faut retenir en un coup d’œil

  • La pompe à chaleur fait partie des systèmes de chauffage les plus populaires en 2024.
  • Elle est connue pour participer grandement à la performance énergétique d’un édifice. Attention : une mauvaise isolation peut compromettre cet exploit.
  • Les apports écologiques de cette alternative ne manquent pas. Elle fait la part belle aux sources d’énergie renouvelables.
  • Vous pouvez espérer une réduction significative de vos charges liées à l’énergie.

Le panneau solaire thermique : entre espoir et scepticisme

Le panneau solaire thermique fait l’objet de nombreux débats.

Certains voient en lui le mode de chauffage de demain… voire d’aujourd’hui. Ils saluent son autonomie, notamment : cet équipement permet de transformer les rayons du soleil en chaleur… sans connexion au réseau domestique.

D’autres considèrent cette solution comme trop élitiste. Il est vrai que malgré un gain d’accessibilité depuis quelques années, posséder un panneau solaire n’est pas à la portée de toutes les bourses. Au-delà, sans mauvais jeu de mot, le rayonnement de ces systèmes de chauffage reste limité par rapport à ses équivalents. Il est difficile de fournir toute une résidence sans un module complémentaire ; par exemple une PAC.

Puisque les recherches se poursuivent, on peut spéculer sur une amélioration exponentielle de cette technologie. Ainsi, dans quelques années, il deviendra de plus en plus intéressant d’appliquer une tuile solaire à la charpente du toit, par exemple.

Le panneau solaire thermique : un allié évident pour édifier certains logements intelligents

Une chose est certaine : le panneau solaire thermique a de grandes affinités avec les nouvelles approches « smart », privilégiant les maisons autonomes, propres et agréables à utiliser. Le tout avec cette idée d’automatisation et de connectivité. Votre smartphone peut permettre de tout moduler… depuis le monde entier !

Aussi, lorsqu’il forme un duo avec le panneau solaire photovoltaïque, il fait atteindre nouveaux sommets à la rationalisation énergétique. L’électricité et le chauffage s’obtiennent sans émissions de gaz à effets de serre, et sans recours au réseau courant.

Si vous choisissez de franchir ce seuil, vous ferez définitivement rimer modernisation et rénovation. Ne serait-ce que symboliquement, le panneau solaire thermique embrasse les idéaux écologiques ; et tous les objectifs qui l’accompagnent.

 Panneau solaire thermique : ce qu’il faut retenir en un coup d’œil

  • C’est un mode de chauffage très intéressant pour son impeccable propreté, elle-même liée à son autonomie.
  • Le coût d’acquisition baisse petit à petit, mais reste important, et même beaucoup plus important que pour d’autres systèmes.
  • Les opportunités smart se multiplient : contrôle à distance, facilité d’utilisation, etc.
  • Attention : le rayon d’action reste trop limité selon les besoins en confort thermique ; notamment en termes de surface.

Chauffages d’hier, d’aujourd’hui et de demain… à quand le prochain ?

Nous n’avons pas pu aborder toutes les alternatives – mentionnons rapidement la chaudière biomasse, qui présente à son tour plusieurs arguments. Elle consiste à employer des matières organiques en tant que combustibles.

Le poêle à bois, lui, se prête parfaitement à l’aménagement d’une résidence secondaire. Proche d’une cheminée dans son concept, il communique une réconfortante chaleur à celles/ceux qui se trouvent à proximité.

Si vous êtes propriétaire, au moment d’acheter, louer ou tout simplement de vivre sur place, tous les critères que nous venons de mettre en exergue doivent être considérés. Le prix d’acquisition, la performance énergétique, la surface à couvrir, le confort…

Gardez à l’esprit que les tendances sont amenées à évoluer rapidement. La chaudière fioul ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir. Et qui sait combien de temps la chaudière gaz restera une solution raisonnable ?

Vous avez des hésitations ? Des questions ? Nous nous tenons à votre disposition. Nos connaissances concernant les braises préhistoriques sont un peu plus limitées, mais l’époque contemporaine, ses challenges, ses lignes de force… c’est notre spécialité !

Et qui sait ? Peut-être que d’ici quelques années, nous aurons une nouvelle invention à vous présenter. L’être humain n’en aura sans doute jamais fini d’étendre ses possibilités.