Le bilan du marché immobilier en 2020

Une baisse des ventes de 11%

En voyant ce chiffre, un profane pourrait s’alarmer. Toutefois, il faudra avoir une lecture comparative pour savoir que la baisse n’est pas aussi grave que ce qui a été prévu. En effet, 2019 fut l’année où la barre des 1 million de transactions a été franchie. Donc une baisse de 11% par rapport à cet exploit historique n’est pas aussi alarmante que cela en a l’air. D’ailleurs, toutes les prévisions avaient annoncées une baisse autour de 18%  après le premier confinement. Heureusement l’été a enregistré une hausse des transactions qui a rétabli l’équilibre.

Une hausse des prix

Le prix du mètre carré est en moyenne à 2 150 euros, soit une hausse de 5.6%. Toutefois, il faut préciser que cette hausse n’est pas générale. Cette hausse s’explique plus aux nouvelles normes écologiques telles que les exigences des espaces verts. Par conséquent, les acquisitions du neuf sont plus concernées.

Un rallongement des délais de vente

A cause des restrictions sanitaires, les délais de vente sont de plus en plus longs. En effet, on note une lenteur administrative autant du côté des banques que du côté des notaires et autres services concernés. Ce prolongement est estimé en moyenne à 3 jours. Par ailleurs, cela pourrait expliquer la baisse des transactions car beaucoup de français n’ont pas pu obtenir leur crédit pour leurs projets d’acquisition immobilière.

Un regain d’intérêt des Français pour le vert

Il faut croire que la pandémie a suscité un regain d’intérêt des français pour le vert. En effet, les questions environnementales ont alimenté les débats avec l’arrivée de cette crise sanitaire et une nécessité d’avoir des comportements écoresponsables. Le confinement aidant, beaucoup de Français ont eu conscience des inconvénients d’un espace clos sans verdure. Cela explique la forte demande en province qui se répercute sur les prix (hausse de 6%).

Paris se vide

Une telle augmentation a également été enregistrée à Paris qui n’a cessé de voir ses prix flamber depuis quelques années. Cela a pour conséquence l’abandon de certains Français qui ne supportent plus les prix de la capitale française. En ce moment, le prix en moyenne du mètre carré tourne autour de 10 650 euros.

Les perspectives en 2021

Une modification de la stratégie immobilière

L’impact de 2020 sur le secteur immobilier sera indéniable. D’abord, un changement de paradigme se dessine à l’horizon car les acteurs n’iront plus au bureau comme ils le faisaient avant. Le télétravail largement expérimenté modifiera forcément les habitudes de travail même après la pandémie. Le télétravail ne sonne pas pour autant la mort des bureaux immobiliers mais les agents  y seront moins souvent et auront besoin de moins d’espace.

Une amélioration de la vie sociale

Le télétravail pourrait occasionner un partage assez équitable entre le temps passé au bureau et le temps passé à la maison. 2021 risque d’être l’année qui verra les impacts de cette nouvelle organisation du travail sur le marché de l’immobilier. Le principal impact à partir de 2021 devrait être la baisse des besoins en locaux professionnels et commerciaux et une hausse du marché des résidences secondaires.

Plus d’exigence dans la qualité de vie

La hausse des besoins en logements d’habitation s’explique par la volonté d’avoir un cadre de vie épanoui étant donné qu’on passe la moitié de la semaine à la maison. La distance entre la maison et le bureau ne sera plus un problème car on a plus besoin d’aller au bureau tous les jours. Ainsi, la tendance pourrait nous amener à un développement fulgurant du secteur immobilier dans la périphérie et dans les villes moyennes. On pourrait appeler ce phénomène : l’avènement des travailleurs nomades.

Un impact sur le développement géographique des entreprises

2021 pourrait être le début d’une délocalisation en masse des entreprises, du centre vers la périphérie.  Il s’agira plutôt de la création de succursales pour avoir des employés plus productifs car ayant une meilleure qualité de vie qui se fait rare dans les hyper métropoles.

Le développement du marché de la résidence secondaire

C’est dans cette logique d’amélioration de la qualité de vie que la demande en résidences secondaires pourrait exploser. Il s’agit d’une conséquence du développement du télétravail qui augmente le temps de jouissance possible de la résidence.  Ainsi, l’investissement financier sur les logements d’habitation est porteur d’espoir en 2020.

Une augmentation des prix prévu

Après des années de spéculations démesurées dans les grandes métropoles comme Paris et Lyon, le chamboulement apporté par la crise sanitaire pourra occasionner l’effet inverse. C’est-à-dire qu’une dépression des prix pourrait être envisagée dans ces grandes villes et leur augmentation dans la périphérie. Ce sont plutôt les métropoles régionales et les villes moyennes qui risquent de profiter de la situation grâce à un mouvement démographique puissant.

Ainsi, toutes les villes connues pour leur qualité de vie pourraient gagner de ce renouveau immobilier. Il s’agit particulièrement des villes de l’ouest et du sud connues pour leur qualité de vie.  Si avant 2020, les prix y étaient faibles, à partir de 2021, une hausse potentielle pourrait être notée.

Par contre, la hausse des prix dans les grandes villes est devenue insoutenable. Il est fort probable qu’avec la nouvelle configuration économique et la qualité de vie hissée en critère principal, les prix dans cette partie de la France connaissent une baisse importante.