L’assainissement individuel : mode d’emploi

Selon le Code de la santé publique, chaque immeuble a l’obligation de se raccorder au réseau de collecte des eaux usées. Celui-ci est appelé tout-à-l’égout.

L’article L1331-1-1 de ce même Code prévoit qu’en l’absence d’installation publique accessible, les propriétaires doivent, eux-mêmes, équiper leur bien d’un système d’assainissement non-collectif (ANC).

Car oui, en d’autre terme, si vous n’êtes pas relié au tout-à-l’égout, vous devrez gérer votre système d’assainissement !

Découvrez quelles possibilités s’offrent à vous si tel est votre cas.

La fosse toutes eaux : qui est-elle ?

L’ancienne fosse septique ne peut recevoir que les eaux vannes arrivant des sanitaires. Rappelons que ces eaux, dites “noires”, proviennent généralement du réseau d’évacuation des eaux domestiques.

La nouvelle génération de la fosse septique, la fosse toutes eaux, collecte l’entièreté des eaux usées de la maison (eaux grises et eaux vannes).

Ces dispositifs d’assainissement ne sont donc dédiés qu’à un logement, contrairement au tout-à-l’égout.

Fosse toutes eaux : principales caractéristiques

La cuve de cet assainissement individuel est en plastique ou en béton. En plus d’être étanche, elle est obligatoirement enterrée. Cette localisation prévient les risques de pollution en cas de fuite, car le sable et la terre jouent un rôle essentiel de filtration.

Ajoutons que la cuve résiste à la pression et à la corrosion. Elle dispose également d’un système de ventilation afin d’évacuer les gaz en fermentation.

Fosse toutes eaux : fonctionnement

Le prétraitement des eaux usées a lieu à l’intérieur de la cuve. C’est donc là qu’elles vont décanter. Cette action s’effectue en 3 étapes :

  1. transformation des graisses en écume qui remonte à la surface ;
  2. liquéfaction des matières solides ;
  3. passage des liquides à travers un premier filtre.

Cet ensemble poursuit son parcours vers le processus de traitement.

Fosse toutes eaux : traitement par champs d’épandage

La dégradation biochimique débute grâce à un système de filtration installé à l’aval de la fosse. Il s’agit d’un épandage fait de tuyaux percés, enterrés et posés sur un lit de gravier.

Sur un sol naturel, il est nécessaire d’effectuer des tranchées d’épandage ou un lit d’épandage.

Si le sol est reconstitué, on installe un lit filtrant vertical ou horizontal, drainé ou non, avec ou sans tertre d’infiltration (dispositif de traitement par le sol).

Micro station d’épuration : l’alternative à la fosse septique

Micro station d’épuration : un avantage de taille

Il est bon de savoir que la fosse toutes eaux et son champ d’épandage occupent une surface au sol relativement importante. Comptez environ 100 m² entre l’installation elle-même et les contraintes de distances.

La micro station d’épuration constitue une bonne alternative si vous disposez d’une surface limitée. Son fonctionnement est semblable à celui d’une station d’épuration classique, mais 5 m² de terrain peuvent suffire à son installation.

De plus,  elle reste très écologique et sa création ne nécessite pas de gros travaux.

Micro station d’épuration : principe et fonctionnement

3 compartiments correspondent aux différentes phases du processus d’épuration.

Le prétraitement

Celui-ci a lieu dans le bassin de décantation primaire (le premier compartiment).

Le processus est quasi identique à celui de la fosse toutes eaux.

Grâce au système de décantation, les boues se séparent des liquides. Pendant ce temps, des microorganismes anaérobies, qui ne consomment pas d’air, digèrent une partie des matières. Un système de ventilation permet, quant à lui, d’évacuer les gaz produits.

Le traitement

La seconde cuve dispose d’un compresseur à son sommet. Celui-ci assure le fonctionnement du diffuseur d’air, placé dans le fond du bassin. Ce dispositif contribue au développement des bactéries aérobies ainsi qu’à l’élimination des impuretés présentes.

La clarification

Durant cette étape finale, l’eau traitée décante à nouveau. Les particules résiduelles s’installent au bas du bassin. Une pompe située au fond de la cuve les aspire afin qu’elles soient réinjectées dans le bassin de décantation primaire.

Assainissement individuel : mise aux normes

Le SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif) vérifie la conformité des installations individuelles. Son objectif ? Éviter toute pollution environnementale.

Le dispositif d’assainissement doit donc obligatoirement respecter les critères suivants :

La distance minimale

Comptez au moins 5 m de la maison et 3 m du bord de la clôture du terrain.

Rien au-dessus des dispositifs
Ni circulation ni stationnement de véhicules. Aucune plantation ne peut être installée sur ou et à côté de la fosse. L’idée est d’éviter les dommages causés par les racines. Des barrières anti-racines peuvent être nécessaires.

Informations complémentaires

Notez que, tous les 4 ans, les boues sont évacuées par un vidangeur certifié. C’est également le cas lorsqu’elles atteignent la moitié du volume de la cuve.

Enfin, dans certains cas, un bac à graisse peut être nécessaire si la fosse est située à plus de dix mètres de la maison. Celui-ci se nettoie tous les 6 mois.

Vous souhaitez acheter un logement équipé d’ANC ?

Sachez que le vendeur du bien immobilier a l’obligation de vous remettre un diagnostic concernant l’état de l’installation. Celui-ci doit dater d’il ya moins de 3 ans.

En cas de non-conformité, le nouveau propriétaire (ou l’ancien) dispose d’un an pour effectuer les travaux de mise aux normes. Le tout est à sa charge, bien entendu. Généralement ces travaux sont négociés dans le prix d’acquisition, l’acquéreur étant dans ce cas parfaitement au courant du délai qu’il doit respecter pour se mettre aux normes.