Le thermalisme à Aix‑les‑Bains : deux millénaires de bien-être

Le thermalisme à Aix‑les‑Bains : deux millénaires de bien-être

Origines et évolution historique

L’Antiquité

Il était une fois, au pied des Alpes, un petit coin de paradis appelé Aquae, aujourd’hui connu sous le nom d’Aix-les-Bains. Dès le Ier siècle avant J.-C., les Romains, jamais en reste lorsqu’il s’agissait de bien-être, y découvrent des sources chaudes naturelles. Avec leur goût prononcé pour les bains publics et les discussions philosophiques dans la vapeur, ils y construisent des thermes. Ces derniers deviennent rapidement un lieu de soin et de sociabilité incontournable. L’eau chaude et soufrée soigne les muscles endoloris des soldats et les migraines des notables trop stressés par la gestion de l’Empire.

Le Moyen Âge

Avec la chute de Rome, les bains tombent quelque peu en désuétude. Mais les vestiges subsistent, témoins silencieux d’une splendeur passée. Il faut attendre plusieurs siècles pour que la magie de l’eau chaude resurgisse des profondeurs… presque littéralement.

Le XVIIIᵒ siècle

C’est sous l’impulsion du roi Victor-Amédée III, entre 1779 et 1783, que le thermalisme d’Aix-les-Bains retrouve ses lettres de noblesse. Le monarque ordonne la construction de thermes modernes, signant ainsi la renaissance de la ville comme destination de soins. Exit les bains improvisés, bonjour les établissements chic où l’on soigne aussi bien les rhumatismes que l’égo.

Le XIXᵒ siècle – L’âge d’or de la Belle Époque

Ah, la Belle Époque… Cette période durant laquelle Aix-les-Bains devient le rendez-vous mondain par excellence. On y croise la reine Victoria, Alphonse de Lamartine, ou encore l’empereur du Brésil. Les thermes s’agrandissent, les palaces poussent comme des champignons et les jardins se parent de fleurs venues du monde entier. Le Casino Grand Cercle, construit sur autorisation de Napoléon lui-même (rien que ça), devient le lieu où l’on soigne aussi bien ses douleurs que son ennui.

Le XXᵒ siècle

Malgré les soubresauts de l’histoire, le thermalisme résiste. Les soins s’affinent, la science valide les bienfaits de l’eau, et les thermes s’adaptent aux besoins modernes. L’après-guerre voit une fréquentation médicale plus soutenue. L’élégance mondaine laisse place à une clientèle curative. Mais le charme opère toujours.

Le XXIᵒ siècle

L’an 2000 marque l’ouverture des nouveaux thermes Chevalley. Derrière leurs lignes modernes se cache un héritage antique toujours présent. Aujourd’hui, environ 30 000 curistes viennent chaque année profiter des bienfaits de l’eau thermale. Le tout, dans une ambiance alliant tradition et innovation. Et non, on ne vous demandera plus de porter une toge.


Pourquoi Aix‑les‑Bains est devenue une référence thermale ?

La réponse tient en un mot : la nature. Avec ses sources chaudes profondes, riches en soufre, en sels minéraux et autres éléments bienfaiteurs, Aix-les-Bains n’avait qu’à tendre les bras pour devenir une star du soin naturel.

Ajoutez à cela un cadre de carte postale : lac du Bourget, montagnes environnantes, air pur et chant des oiseaux inclus. De quoi convaincre n’importe qui d’échanger son fauteuil de bureau contre une chaise longue au bord d’un bassin thermal.

Historiquement, l’arrivée du train et la publicité faite par les têtes couronnées ont assuré la réputation de la ville. Les innovations médicales ont fait le reste : protocoles de soin, diagnostic personnalisé, cures adaptées… À l’époque, on ne venait pas seulement se reposer à Aix, on venait guérir.


Un impact hier comme aujourd’hui

Au temps des corsets et des moustaches cirées…

Le thermalisme a été un formidable levier économique pour la ville. Il a transformé un bourg savoyard en station internationale. Hôtels de luxe, commerces, jardins, casinos : tout gravitait autour des eaux bienfaisantes.

Et au-delà de l’argent, il y avait la vie mondaine : bals, concerts, dîbats philosophiques dans les salons de thé… Un véritable microcosme où se mêlaient santé et sociabilité.

Aujourd’hui, place à la renaissance moderne

Aix-les-Bains a su se réinventer. Le thermalisme ne se limite plus à la rhumatologie : il intègre le bien-être, le développement personnel, la prévention santé. La ville participe activement à des plans de relance régionaux pour redynamiser le secteur, attirer une nouvelle clientèle, plus jeune, plus active, plus connectée. Aujourd’hui, même les digital nomads ont droit à leur cure.


L’offre locale actuelle : entre tradition et innovation

Les Thermes Chevalley

Modernes, spacieux, panoramiques… Les Thermes Chevalley offrent une expérience complète : soins médicaux, spa libre, mini-cures détente, tout y est. Leur eau sort naturellement à 42 °C et traite efficacement les douleurs articulaires. Le spa est ouvert au public et permet même de buller sans prescription médicale.

Les Thermes de Marlioz

Nids de verdure et de respiration. Spécialisés en soins O.R.L. et voies respiratoires, les Thermes de Marlioz proposent aussi des hôtels, restaurants et balades dans un parc de 10 hectares. Un écrin de nature pour une cure en douceur.

Des initiatives qui font du bien

La ville multiplie les offres attractives : soins à la carte, formules « 3 soins pour 33 € », packs bien-être incluant hébergement et restauration, animations culturelles, cours de yoga… L’expérience thermale devient un véritable art de vivre.

Et demain ?

Valvital, l’exploitant des thermes Chevalley, prévoit de construire 200 studios destinés aux curistes. L’objectif : répondre à une demande croissante, faciliter l’accès au logement et rendre l’expérience thermale plus immersive encore.


En conclusion

Aix-les-Bains, c’est l’histoire d’une eau chaude qui traverse les âges sans jamais refroidir. D’un petit bassin romain à une station thermale moderne, la ville a su conjuguer tradition, médecine et art de vivre. Aujourd’hui, entre cure, spa, nature et culture, elle offre bien plus qu’un soin : une expérience. Et entre nous, qui dirait non à un peu de vapeur en bonne compagnie ?