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Tout savoir sur les « architectes des bâtiments de France » : rôle, cadre légal, assignations…

Tout savoir sur les « architectes des bâtiments de France » : rôle, cadre légal, assignations…

Les architectes des bâtiments de France, aussi désignés par le diminutif « ABF », se voient confier des missions importantes. Elles se structurent autour de la préservation du patrimoine, afin de préserver les édifices anciens (notamment les monuments historiques) tout en considérant les nécessités de la modernisation.

À la fois conseiller et régulateur, ce fonctionnaire œuvre au maintien d’une certaine qualité en termes d’architecture. La sécurité, l’accessibilité, l’esthétique, l’écologie ou le respect des vestiges sont autant de facteurs à prendre en compte par cet expert.

Dans les lignes à venir, nous vous proposons quelques informations intéressantes sur ce métier… fascinant !

Les architectes des Bâtiments de France : un corps de métier historique

C’est en 1946, comme on l’apprend ici, que cette fonction a été instituée. La date n’est pas anodine : le monde sortait d’une deuxième guerre mondiale dévastatrice. La gestion des bâtiments, des monuments se trouvait alors au cœur des préoccupations.

Malheureusement, certains bijoux architecturaux ont été frappé de plein fouet pendant les batailles, les incursions et les bombardements. Il fallait, de plus, organiser la reconstruction des villes, des campagnes, sans négliger l’importance des édifices « survivants ».

Depuis cette époque, les enjeux se sont déplacés, ont évolué… mais les architectes des bâtiments de France restent indispensables. Il faut pouvoir composer avec les exigences, les défis de l’époque contemporaine en termes d’urbanisation et de préservation des environnements.

Voici une sélection des affectations assignées aux ABF.

Architectes des bâtiments de France : quelles sont ses principales missions ?

Durant l’exécution de son mandat gouvernemental, l’ABF…

  • … est le gardien et le garant d’une conservation des différents monuments français. Cela implique tous les édifices classés. Non seulement il faut veiller à leur maintenance, mais aussi au respect des lois par les collectivités, les entreprises privées… De par leur statut, plusieurs constructions ne peuvent pas être détruites, afin de respecter le patrimoine.
  • … joue un rôle d’intermédiaire, de médiateur et de conseiller. Lors de ses communications avec les institutions, les mairies, les organismes divers, l’ABF veille à ce que les acteurs impliqués (autres architectes, prestataires, conservateurs, employés administratifs…) comprennent et connaissant les enjeux. Les agents municipaux peuvent s’en remettre aux recommandations de ces architectes avant d’initier des travaux, par exemple.
  • … pense l’architecture et l’aménagement dans un sens large. Les espaces verts, les ornements, les œuvres d’art (sculptures, obélisques, édifications artistiques) font aussi partie de ses préoccupations.

La manière dont nous présentons le métier jusqu’ici donne l’impression qu’un seul individu assure toutes les obligations induites… bien sûr, ce n’est pas le cas.

Mais le nombre total de ces spécialistes pourrait vraiment vous surprendre…

Une profession exigeante ; un effectif réduit sur le territoire

Selon les « chiffres clés » publiés par l’Association Nationale des Architectes des Bâtiments de France (source), ce ne sont que 180 fonctionnaires qui veillent à la préservation des monuments, bâtiments d’État, paysages partout dans l’hexagone.

Sachant qu’environ 400 000 dossiers sont étudiés et traités chaque année, l’on peut mesurer la complexité de ce métier.

Bien sûr, certaines tâches sont ventilées ; réparties entre différents agents administratifs. Toujours est-il que l’effort d’harmonisation est conséquent.

Grâce à ces passionnés, un équilibre est maintenu entre ce qu’impliquent les projets d’extension, d’urbanisation… et l’héritage culturel français. Le rôle des ADF se jauge d’ailleurs bien au-delà des principes de sauvegarde. Il est notamment question d’éviter les conflits, les incidents, les « empiètements » susceptibles de survenir dans les zones où le neuf et l’ancien cohabitent.

ABF : un rôle à connaître en tant que propriétaire

Si à priori cet architecte communique davantage avec les administrations communales et autres représentants de la collectivité, un propriétaire peut évidemment être concerné par les décisions prises et les limites fixées.

Il est important de comprendre que ces professionnels ne sont pas des « policiers du bâtiment ». Ils doivent composer avec des impératifs très divers. Si un permis de construire est décliné et qu’un ABF semble à l’origine du refus, mieux vaut privilégier la communication, pour entrevoir des solutions.

On retrouve là cette idée de conseiller : en principe, un architecte des bâtiments de France ne va pas se contenter de rejeter une proposition. Il va réorienter la démarche pour qu’elle corresponde à la législation, et qu’aucune personne (morale ou physique) ne soit lésée.

Nous espérons que ces lignes vous ont aidé à mieux cerner l’importance que revêt un ABF. Bien qu’il agisse souvent « dans l’ombre », son apport demeure crucial. Imaginez : sans eux, il y aurait peut-être un centre commercial à la place de la tour Eiffel 😉.

Certes, l’exemple est exagéré. Mais fondamentalement, c’est ce qui rend décisive l’implication de cet architecte. Il permet de tisser un lien, ou plutôt de le maintenir, entre le passé et l’avenir. Entre le souvenir… et le progrès !